Depuis l'introduction de l'obligation de communiquer les emplois vacants, il y a trois ans, le nombre des postes annoncés aux ORP a continuellement augmenté. Avec la mise en œuvre de l'initiative populaire «Contre l'immigration de masse», le Parlement avait comme objectif d'exploiter le potentiel indigène en donnant une longueur d'avance aux travailleurs déjà présents en Suisse, et ainsi de réduire l'immigration.
Remarque: ce graphique compare les emplois communiqués aux ORP pour la location de services et pour les autres branches économiques.
Ce graphique met en évidence l'évolution des emplois à repourvoir. La ligne rouge indique les emplois fournis par la branche du travail temporaire. La ligne grise présente les postes proposés par le reste de l'économie. Deux développements sont frappants. Premièrement, le nombre des emplois communiqués aux ORP a continuellement augmenté depuis trois ans. Deuxièmement, la location de services a nettement rattrapé l'ensemble de l'économie nationale. Elle annonce presque autant d'emplois. Même pendant la pandémie, le nombre des postes annoncés a certes stagné, mais il n'a jamais reculé, bien que le Swiss Staffingindex (et donc l'activité commerciale de la branche du travail temporaire) ait chuté de 23 pour cent pendant cette période.
Les deux chiffres pris ensemble prouvent que pendant les crises aussi (et surtout!), le marché de l'emploi est dynamique et devient plus perméable. Pendant ces phases, le travail temporaire est un instrument permettant de ramener des personnes dans le monde du travail. Même les emplois de courte durée aident les intérimaires à engranger des expériences professionnelles et à renforcer leurs droits aux assurances sociales. Selon l'évolution conjoncturelle, ces droits prolongés aux allocations de chômage pourraient valoir leur pesant d'or – notamment pour les personnes qui cherchent une passerelle entre deux emplois permanents, qui souhaitent mieux concilier leur vie professionnelle et leur vie privée ou qui désirent varier leur activité professionnelle. Les bouleversements de l'économie, exacerbés par la crise sanitaire, ainsi que le besoin croissant de flexibilité généralement exprimé par les salariés, vont encore accroître l'importance du travail temporaire.
